Le premier billet de ce blog sera consacré à l’extrait suivant de Science et Santé
« Commencez toujours votre traitement en calmant la crainte de vos patients. Donnez-leur silencieusement l’assurance qu’ils sont exempts de maladie et de danger. Observez le résultat de cette simple règle de la Science Chrétienne, et vous constaterez qu’elle atténue les symptômes de toute maladie. Si vous réussissez à chasser entièrement la crainte, votre patient est guéri. » (pp. 411-412)
Mal comprises et donc souvent critiquées, ces phrases - la dernière notamment - sorties du contexte théologique qui devrait toujours les accompagner et privées d’une compréhension exacte de ce qu’Eddy entendait par le mot « crainte », peuvent paraître irréalistes, voire dangereuses. A juste titre. Comment en effet s’adresser à une personne souffrante en ces termes : « cessez simplement d’avoir peur, et vous serez guéri » ?
Mary Baker Eddy ne dit rien de tout cela. Pour bien la comprendre, il faut saisir ce que la « crainte » représente dans le contexte biblique.
La peur telle que tout un chacun peut l’éprouver au quotidien, et même l’angoisse, sont impropres à embrasser toute l’étendue du terme « crainte », en grec « phobos », tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament (NT). Deux phrases de la première épitre de Jean résument la question :
1. « Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » (I Jean 4 : 16)
2. « Il n’y a pas de crainte dans l’amour » et « celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour »
Jean précise également que « la crainte implique un châtiment ». Et si la théologie chrétienne a, au fil des siècles, réduit le châtiment à une peine en lien avec le péché, les évangiles présentent le Christ pardonnant les péchés, guérissant les maladies et ressuscitant les morts, c’est à dire faisant du châtiment une catégorie qui inclut la maladie et la mort. D’ailleurs, s’adressant aux malades, il dit régulièrement : « Ne crains point ».
Quelle est donc cette crainte qui revient régulièrement ? La crainte est un concept métaphysique et théologique de première importance. Eddy en a conscience lorsqu’elle l’associe au péché pour exhiber les sources de l’esclavage de l’homme (Science et Santé p. 373), de la maladie (p. 404) ou de la mort (p. 392). La crainte, telle que définie dans l’épitre johannique, est une des racines du mal. La crainte est l’opposé de l’amour parfait ; ce qui s’oppose à la foi en Dieu, ce qui tendrait à séparer l’homme de Dieu si seulement cela était possible.
« Chasser entièrement la crainte » tel qu’Eddy le mentionne pour guérir l’homme n’a donc rien de commun avec le fait de rassurer quelqu’un. Seul le Saint Esprit, le divin consolateur, la manifestation de l’Amour divin, est en mesure d’opérer cette action. Ceci est d’ailleurs corroboré par Jean : « l’amour parfait bannit la crainte » (I Jean 4 : 18). Et cet acte de chasser la crainte par l’Amour divin, implique un effacement de ce qui est contraire à l’amour parfait.
On comprend dès lors pourquoi la guérison chrétienne, qui semble si évidente dans les évangiles, si aisée lorsqu’accomplie par le Christ, ne se réalise pas lorsque les apôtres sont appelés par le père de l’enfant épileptique : « Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir. » (Matthieu 17 : 16) La prière et le jeûne, c’est à dire la réforme du cœur afin d’être « semblable au Christ », est ce qui est nécessaire pour être à même d’exprimer cet « amour parfait [qui] bannit la crainte ».
Il nous faut cependant remarquer qu’il n’y a pas de coupure nette entre « agapè » - l’amour parfait - et l’amour exprimé par les hommes. Eddy entend par ses écrits encourager ses lecteurs à prier et à se réformer afin de soulager le poids du « châtiment » lié à la crainte, de manière à ce que cet amour grandisse, se purifie, se perfectionne, et devienne de plus en plus efficace. Elle entend, dans le même temps montrer les réalisations de cet amour en progrès. Le passage : « vous constaterez qu’elle atténue les symptôme de toute maladie » en est l’expression. Réalisation moindre d’un coeur qui n’est pas encore l’image de l’amour parfait, mais qui, par sa foi et son engagement en faveur du Christ contribue néanmoins à soulager un peu de la souffrance humaine.
« Commencez toujours votre traitement en calmant la crainte de vos patients. Donnez-leur silencieusement l’assurance qu’ils sont exempts de maladie et de danger. Observez le résultat de cette simple règle de la Science Chrétienne, et vous constaterez qu’elle atténue les symptômes de toute maladie. Si vous réussissez à chasser entièrement la crainte, votre patient est guéri. » (pp. 411-412)
Mal comprises et donc souvent critiquées, ces phrases - la dernière notamment - sorties du contexte théologique qui devrait toujours les accompagner et privées d’une compréhension exacte de ce qu’Eddy entendait par le mot « crainte », peuvent paraître irréalistes, voire dangereuses. A juste titre. Comment en effet s’adresser à une personne souffrante en ces termes : « cessez simplement d’avoir peur, et vous serez guéri » ?
Mary Baker Eddy ne dit rien de tout cela. Pour bien la comprendre, il faut saisir ce que la « crainte » représente dans le contexte biblique.
La peur telle que tout un chacun peut l’éprouver au quotidien, et même l’angoisse, sont impropres à embrasser toute l’étendue du terme « crainte », en grec « phobos », tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament (NT). Deux phrases de la première épitre de Jean résument la question :
1. « Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » (I Jean 4 : 16)
2. « Il n’y a pas de crainte dans l’amour » et « celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour »
Jean précise également que « la crainte implique un châtiment ». Et si la théologie chrétienne a, au fil des siècles, réduit le châtiment à une peine en lien avec le péché, les évangiles présentent le Christ pardonnant les péchés, guérissant les maladies et ressuscitant les morts, c’est à dire faisant du châtiment une catégorie qui inclut la maladie et la mort. D’ailleurs, s’adressant aux malades, il dit régulièrement : « Ne crains point ».
Quelle est donc cette crainte qui revient régulièrement ? La crainte est un concept métaphysique et théologique de première importance. Eddy en a conscience lorsqu’elle l’associe au péché pour exhiber les sources de l’esclavage de l’homme (Science et Santé p. 373), de la maladie (p. 404) ou de la mort (p. 392). La crainte, telle que définie dans l’épitre johannique, est une des racines du mal. La crainte est l’opposé de l’amour parfait ; ce qui s’oppose à la foi en Dieu, ce qui tendrait à séparer l’homme de Dieu si seulement cela était possible.
« Chasser entièrement la crainte » tel qu’Eddy le mentionne pour guérir l’homme n’a donc rien de commun avec le fait de rassurer quelqu’un. Seul le Saint Esprit, le divin consolateur, la manifestation de l’Amour divin, est en mesure d’opérer cette action. Ceci est d’ailleurs corroboré par Jean : « l’amour parfait bannit la crainte » (I Jean 4 : 18). Et cet acte de chasser la crainte par l’Amour divin, implique un effacement de ce qui est contraire à l’amour parfait.
On comprend dès lors pourquoi la guérison chrétienne, qui semble si évidente dans les évangiles, si aisée lorsqu’accomplie par le Christ, ne se réalise pas lorsque les apôtres sont appelés par le père de l’enfant épileptique : « Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir. » (Matthieu 17 : 16) La prière et le jeûne, c’est à dire la réforme du cœur afin d’être « semblable au Christ », est ce qui est nécessaire pour être à même d’exprimer cet « amour parfait [qui] bannit la crainte ».
Il nous faut cependant remarquer qu’il n’y a pas de coupure nette entre « agapè » - l’amour parfait - et l’amour exprimé par les hommes. Eddy entend par ses écrits encourager ses lecteurs à prier et à se réformer afin de soulager le poids du « châtiment » lié à la crainte, de manière à ce que cet amour grandisse, se purifie, se perfectionne, et devienne de plus en plus efficace. Elle entend, dans le même temps montrer les réalisations de cet amour en progrès. Le passage : « vous constaterez qu’elle atténue les symptôme de toute maladie » en est l’expression. Réalisation moindre d’un coeur qui n’est pas encore l’image de l’amour parfait, mais qui, par sa foi et son engagement en faveur du Christ contribue néanmoins à soulager un peu de la souffrance humaine.